Lancé en 2017, le chantier de l’infrastructure de l’extension en mer vient de franchir une nouvelle étape avec la fin des travaux de remblaiement de la plateforme. Ils ont nécessité un apport de 750 000 tonnes de matériaux de carrière.
Après le remblai d’assise, la pose de la ceinture de caissons, le groupement Bouygues TP en charge de la réalisation de l’infrastructure de l’extension en mer de Monaco a terminé le 16 décembre la troisième grande étape des travaux maritimes de ce projet. Il s’agit de la réalisation de la plateforme de six hectares gagnée sur la mer, sur laquelle reposera le futur écoquartier de 60 000 m². Deux navires, équipés d’élévateurs mobiles de 75 m de long, ont pendant deux mois déversé, en une trentaine de rotations, 750 000 tonnes de matériaux de carrière dans le lac d’eau salée qui s’était formé à l’arrière de la ceinture des 18 caissons, délimitant l’emprise sur la mer.
A l’origine, un remblai hydraulique avec du sable extrait au large de la Sicile devait être utilisé mais l’impossibilité d’utiliser cette source d’approvisionnement a obligé le groupement à s’adapter dans des délais très courts. Ce sont des matériaux de carrière – du sable à la taille de grains de 0 à 50 mm – en provenance de sites autour de Marseille et dans la région de Piombino en Italie, qui ont été utilisés.
10 à 15 000 poissons déplacés
« Ce changement nous a obligé à revoir complètement la méthodologie de remplissage du site. Le comblement s’est fait par secteurs, ce qui a permis de créer une première plateforme à partir de laquelle ont été répartis les déchargements suivants », explique Christophe Hirsinger, le directeur du groupement Bouygues TP. « La mobilisation de nos équipes nous a permis de limiter à seulement un mois le retard pris dans l’exécution dans cette opération », ajoute le patron du groupement.
Il n’y a pas eu également de pompage pour extraire l’eau de mer mais le plan d’eau s’est vidé naturellement par percolation ; l’eau s’écoulant à travers le remblai d’assise au rythme de la dépose du sable. Avantage de ce procédé de décantation : il filtre les fines, ces granulats de petite dimension, contenues dans le sable de carrière, ce qui évite de provoquer de la turbidité à l’extérieur du rempart des caissons. Un phénomène surveillé de près pendant toutes les opérations maritimes par les autorités monégasques, soucieuses de limiter au maximum l’impact du projet sur l’environnement marin. Ainsi, avant le remplissage de sable, les acteurs du projet ont procédé au déplacement méthodique de 10 à 15 000 poissons capturés, de l’autre côté de la ceinture de caissons !
Encore un an de travaux
Ce précieux foncier gagné sur la mer – un remblai variant de 20 à 45 m de hauteur – va encore nécessiter plusieurs mois de travaux avant d’accueillir les travaux de superstructure de l’écoquartier. Des traitements et renforcements de sol, sous la forme d’injections et de poses de pieux sur lesquels reposeront les constructions, vont être réalisés. Puis la plateforme, qui sera désolidarisée des constructions mais qui pourra recevoir des aménagements en infrastructure, sera vibrocompactée. Des campagnes de sondage et des essais de renforcement sont actuellement menés. Et toute une série de travaux de génie civil sur l’infrastructure se poursuivent (finition des caissons, pose de murs chasse-mer, enrochement sur le remblai d’assise, etc.)
« Nous livrerons le foncier renforcé, prêt à accueillir les constructions, fin 2020 », précise Christophe Hirsinger.
La mission de Bouygues TP ne sera pas complètement achevée car il restera encore, en 2023/2024, à terminer le génie civil du port de cette extension en mer.
Source
https://www.tpbm-presse.com